Le lieu de travail. J’aime ce nom. C’est l’endoit où on va pour travailler. L’endroit où on est des membres productifs de la société. En vrai, allé, on a juste pleins de trucs à payer. Les impôts, la dette de la l’appart, le loyer, la bouffe, les boissons, la dette de la voiture, l’assurance voiture, taxe voiture, parking, les boissons au bar, le tequila sunrise, le compte premium tinder, le pourboire pour la serveuse, le déodorant, le parfum, la brosse à dent, le dentifrice, l’eau du robinet, tout ça pour le troisième rendez avec une femme qui se trouve trop importante pour arriver à temps quand… Elle est même pas la ce soir..
Pardon je parlais du lieu de travail. Excusez-moi Du coup. Tu vas t’asseoir à ton bureau. Tu déposes tes affaires et allume ton ordinateur. Non ? Tu le fais pas ? Allumer ton ordinateur ? pour montrer que tu es arrivé ? En tout cas je fais ça d’abord avant d’aller chercher le café. Il y a une file à la machine. Tu vois la grande machine ? Moi je prend pas le café. Mes intestins l’aime pas trop. Je les respecte, ce sont de grands artistes. Tu leurs donnent du café, ils deviennent hyper productifs. Ils commencent à peindre toutes les toilettes du coin. Le café rend productif tu vois. Ça m’étonne qu’ils ont pas légalisé la cocaïne. Ça rend hyper productif quand. Quoi ? pardon. Mon agent me dit que je dois avancer. J’en étais où ? Ah oui la machine. Merci Jean. Il est vraiment doué. Il m’aide à structurer mes pensées. Tu vois par exemple c’est lui qui a choisis de jeter tout le sketch sur la légalisation de la beuh pour la pacification des gilets jaunes. Quoi ? Continuer ? Oui pardon, pardon, excusez moi pardon.
La machine à café. T’es la dans la file. Ça parle des sujets à la mode. C’est important d’écouter les nouvelles. Important de regarder les series à la mode. Ensuite tu vois c’est important de rester à la surface. Attention, le but ici n’est pas d’avoir une vraie conversation. Il faut remplir le vide de l’attente du café. Imagine 5 personne à attendre à se regarder sans parler. Je veux dire… On est collègues… enfin sur papier… Moi j’ai un sujet assez simple. Je prend le thé de la machine. Tu vois ? c’est la boisson au gout du thé. En gros, c’est de la poudre avec de l’eau chaude. Comme le lait ou le chocolat au lait. Plus besoin de vache en fait. Les végans seraient contents. Il faut vraiment mettre de machine comme ça partout. On arrêterait le l’esclavage des animaux. Putain, je commence à parler comme elle. Ma colloc. Elle est végan, elle me casse la tête quoi. « François, une vache laitière ne vit qu’en moyenne 2 ans. François les vaches vivent normallement 20 ans. François elle vivent dans des conditions » Putain Satria, c’est le nom que son guru lui a donné, PUTAIN satria, je veux juste manger mes frosties et.. Quoi ? Jean ? Continuer ? ah oui pardon, pardon, pardon, excusez moi. J’en étais où ?
La machine à café. Merci. Du coup, Il faut parler un peu. J’ai vraiment du mal parfois. Parce que tu vois on me demande comment ça va , ou quelle nouvelles ?, j’oublie parfois que je suis pas censé répondre plus qu’une ou deux phrases maximum. J’ai tendance à vraiment répondre à ces questions. Genre hier, satria a fait une session tantra avec son guru et son harem, pardon non, comment ils appellent ça ? enfin sa secte quoi. Ils m’ont invité. C’était cool, il y avait des fruits, des crèmes, des huiles essentielles et tout. Tu vois mon docteur a dit que je dois dormir plus. Mon alarme de sommeil pour le boulot avait déjà sonné plusieurs fois. Je devais les laisser. Bon soit en tout cas, je croyais que tantra était juste du sex, en fait c’est juste l’éveil des sens. Quoi ? Jean ? Quoi ? Je peux pas parler de ça ici ? Non mais c’est pour expliquer le genre de truc que je raconte et comment ça n’intéresse perosnne. J’ai fini.
Enfin une fois que tu as ton café ou dans mon cas, la boisson chaude au gout de thé. Il est temps d’aller travailler. Donc bon il faut aller s’asseoir au bureau. C’est devenu un « open space » chez moi. Vous connaissez. Satria elle m’a dit que c’est la version politiquement correct du panopticon. « François, tu n’as plus d’espace pour toi, tout le monde se contrôle constamment, le manager marche autour de toi comme le gardien et » Non t’inquiète satria, je prend toujours la place sur le coté, du coup, si quelqu’un veut voir ce que je fais sur l’ordinateur, la personne doit venir par la gauche, j’ai un angle mort quoi. Donc alors je tourne mon écran vers la droite comme ça je les vois arriver.
« Mais françois, tu ne vois pas comment tu es opprosé par Babylone et » Babylone j’ai compris qu’elle voulait dire le capitalisme, ou l’occident, ou le gouvernement, c’est sympa comme mot, tu peux l’interchanger.
Quoi on a plus de temps ? bon ok ok ok, en fait Jean est mon coach et il m’a trouvé ce moment ici. J’ai des CV’s du coup, si vous avez un job pour moi. Actiris m’a demandé de venir ici. Si je veux garder mon chomage, je dois …. Quoi ? Je parle pas de ça ?
